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Visite au temple, à l'aube (détail) – XVIIe siècle (© Smithsonian Institute) UPANISHADS DE SHAKTI Tripura Tapini Upanishad Upanishad du Feu occulte de Tripura
Quatre-vingtième Upanishad du canon Muktika, appartenant à l'Atharva Véda et classée comme Upanishad de Shakti. Tripura, la Déesse des trois cités (ici, vaut également comme métaphore des trois mondes), est présentée d'emblée comme la Shakti de SadaShiva, l'Être primordial. Et c'est dans le contexte des pratiques tantriques les plus approfondies que cette Upanishad nous mène, à travers bien des méandres autour de l'union Shiva-Shakti, dont les symboles sont multiples et se chevauchent infiniment... cette Upanishad est donc complexe, mais nulle autre ne l'égale en richesse d'enseignement du tantrisme. Elle comporte cinq chapitres, et un index était indispensable pour clarifier la progression de l'enseignement. La doctrine du Shri Vidya, le grand mantra aux 108 syllabes de la Déesse, est expliquée pas à pas; les trois groupes de syllabes-mantras utilisées pour méditer avec le Shri Chakra Yantra sont d'un usage complexe, et un tableau des correspondances avec le Gayatri Mantra est ajouté, qui clarifie quelque peu les correspondances symboliques à plusieurs niveaux. Ajoutons enfin que cette Upanishad donne un enseignement intégral (théorie et pratique) lisible à deux niveaux (voies de la main gauche et de la droite) : n'est-ce pas SadaShiva, le Seigneur suprême, qui – patiemment et avec une rigueur redoutable pour l'entendement humain – délivre ce savoir aux Rishis, ces grands sages-voyants des origines, et aux dieux assemblés à ses pieds ? La Déesse des trois cités, par ses pouvoirs et sa bienveillance, mène le méditant au séjour de Brahman... que le dernier chapitre présente en aphorismes, souvent originaux ou paradoxaux.
INDEX
Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice; Om ! Que la paix soit en moi !
CHAPITRE UN I-1: Dans ce monde de l'ignorance, le Seigneur SadaShiva, le Révélateur, prenant les aspects de Prajapati, le Créateur, de Vishnu, le Préservateur, et de Rudra, le Destructeur, fut appelé Tripura, la Déesse. Par la magie de son pouvoir (shakti), furent créées les trois cités (ou mondes) : la terre, le firmament et le ciel cosmique, ou encore les cieux, la terre et le monde inférieur. Sous la forme de Hrim, identique au pouvoir d'illusion (Maya) de Hara (Shiva), la divine Hrillekha (lettre Hrim) imprégna de son terrible pouvoir les pointes des trois sommets (au-dessus de la jonction des sourcils), là où se trouve le point d'équilibre des trois attributs de l’énergie universelle (gunas), là où le monde phénoménal se dissout. C'est cette divinité que l'on nomme Tripura. I-2: Sur cette adorable splendeur I-3: Pressons le jus de soma pour Agni, le Feu omniscient, I-4: Adorons et sacrifions à ce Dieu aux trois yeux (Shiva), I-5: La suprême souveraine, la Déesse des trois cités, est l'incarnation des trois Védas et de la Connaissance suprême qui s'exprime en 108 lettres*. Ses quatre premières divisions visent à élucider Brahman, la seconde traite de Shakti, le Pouvoir divin, et la troisième de Shiva, le Bien suprême. . . . (Upanishad de 18 pages).
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