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UPANISHADS GÉNÉRALES Paingala Upanishad Upanishad du disciple Paingala
Cinquante-neuvième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Shukla Yajur Véda et classée comme Upanishad générale. Le sage Yajnavalkya donne un enseignement au sage Paingala. Il expose, avec la logique et la précision rigoureuses du Samkhya, la Création universelle, puis celle de l'humain, indiquant les principales clés du fonctionnement physiologique et les étroites correspondances macrocosme-microcosme. C'est un manuel condensé de physiologie occulte, qui livre les clés de la conscience, laquelle peut seule mener à Kaivalya (émancipation par identification sans retour à Brahman). Puis sont abordées les Maha Vakyas (grandes sentences, qui font office de mantras) des Védas, telles que ‘Aham Brahmasmi’, suivies d'un traité concis mais complet de méditation et de samadhi; sont abordés finalement les devoirs et le comportement des Jnanins, sages ayant atteint la Connaissance parfaite.
Om ! Cela est plénitude, ceci est plénitude; Om ! Que la paix soit en moi !
I-1. Paingala s'en alla un jour trouver le sage Yajnavalkya, devint son disciple, puis, au bout de douze années de service, lui demanda : « Instruis-moi au sujet de ce mystère suprême qu'est l'Unicité absolue (kaivalya) ! » I-2. L'éminent Yajnavalkya répondit : « Ô disciple, au commencement il y avait l'Existence pure (Sat). On dit que c'était Brahman, qui est éternellement libre (de tout attribut adventice, de tout conditionnement), immuable, qui est Vérité, Sagesse et Félicité (Satya Jnana Ananda), et qui est plénitude, éternité, unité non-duelle. I-3. En son sein, il se trouvait comme un mirage dans le désert, comme l'argent dans la nacre, comme un être dans un pilier, comme une couleur dans le cristal : c'était MulaPrakriti, la Matière primordiale, recelant les trois attributs de l’énergie universelle (gunas) en parfait équilibre, de couleur rouge, blanche et noire, au-delà du pouvoir de la parole. Ce qui s'y refléta fut la conscience du témoin (sakshi chaitanya). I-4. Puis Prakriti subit des transformations, avec une prépondérance de pure luminosité (sattva), et devint pouvoir d'obnubilation (avarana shakti), également nommé le Non-manifesté (avyakta). Ce qui s'y refléta fut la Conscience divine (Ishvara chaitanya). Ishvara dès lors posséda le contrôle sur l'Illusion (Maya), devint omniscient, devint la cause initiale de la création, du maintien et de la dissolution des mondes, et prit la forme du monde qui germait et se développait. Il manifesta la totalité du monde qui s'était auparavant dissous en lui. Car, en raison du karma des êtres vivants, le monde est déployé comme on déroule la toile d'un peintre, et en raison de l'épuisement de leur karma, le monde est résorbé comme est enroulée la même toile. En Ishvara seul continue d'exister l'univers sous forme latente. . . . (Upanishad de 7 pages).
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