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UPANISHADS DU RENONCEMENT Narada Parivrajaka Upanishad Upanishad de Narada, l'ascète errant
Quarante-troisième Upanishad du canon Muktika, appartenant à l'Atharva Véda et classée comme Upanishad du Renoncement. Cette longue Upanishad présente tout d'abord le divin Sage Narada, qui passait pour l'un des avatars secondaires de Vishnu et représentait une double perfection : celle de la Bhakti, l'amour divin, et celle du moine errant, qui déambule sur terre pour répandre largement les influences subtiles des qualités du divin qu'il incarne lui-même. Elle s'articule en neuf enseignements, accomplissant un tour magistral entre l'alpha et l'omega de la voie du retour au divin : les réunions spirituelles dans des lieux sacrés, où les chercheurs humains captent les émanations subtiles du divin, et la maîtrise absolue des virtualités de l'Atman, qui peut alors parvenir à Brahman et résider définitivement en lui. Ici, c'est la forêt de Naimisha qui prélude à la magistrale expansion de conscience qui va avoir lieu : lieu magique autant que mythique, à partir duquel quelques sages, touchés par la grâce de Narada, vont faire avec lui le voyage jusqu'au séjour de Brahma, donc vers un plan céleste, pour y apprendre l'essence authentique du renoncement, transmutation quasi alchimique de leur âme incarnée en pur Soi absolu.
Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice; Om ! Que la paix soit en moi !
INSTRUCTION I I-1. Om ! Vivait autrefois Narada, joyau parmi les ascètes, qui faisait ses rondes habituelles dans tous les coins des trois mondes, sanctifiant les nouveaux lieux sacrés avec plus d'intensité que les places saintes de pèlerinage, au gré de ses observations. Il avait lui-même atteint la parfaite pureté d'esprit, il s'était libéré des six ennemis (passion, colère, cupidité, illusion, orgueil et jalousie); paisible, maître de lui, il était seulement pétri de compassion en voyant les souffrances des hommes dans tous les coins du monde, tout en continuant d'approfondir encore plus étroitement la perception de son propre Atman. Un jour il arriva dans la forêt sacrée de Naimisha, célèbre pour la joie qu'y répandaient les saints qui vivaient là, accomplissant des ascèses librement consenties; il suscita une fascination chez les hommes, les animaux, les demi-dieux à tête de cheval (Kinnaras), les dieux et les nymphes, en chantant les exploits du Seigneur Vishnu, soit en restant immobile, soit en se déplaçant parmi eux; il chanta ceux des exploits du Seigneur qui induisent spécialement une forte dévotion envers lui, en choisissant les notes musicales sa, ri, ga, ma, pa, dha et ni, lesquelles suscitent le détachement des passions et l'aversion pour les voies du monde. I-2. Ainsi interrogé, le Sage Narada leur dit : « Un deux-fois né de bonne famille, investi du cordon sacrificiel et initié à l'étude des Védas, qui est passé par les quarante rites védiques (samskaras), à commencer par la consommation du mariage de ses parents jusqu'au sacrifice Aptoryama; qui a achevé l'étude de toutes les branches du savoir en tant qu'étudiant célibataire durant douze ans, s'acquittant tout au long de ses devoirs personnels envers son instructeur; qui a effectué la période de vingt-cinq ans de maître de maison; qui a effectué une autre période de vingt-cinq ans en tant qu'habitant des forêts; qui a donc suivi ces trois étapes en bonne et due forme, selon les prescriptions, en ayant bien étudié les devoirs des quatre sortes d'étudiants célibataires, des six sortes de maîtres de maison, des quatre sortes d'ermites des forêts, et en ayant accompli tous les devoirs qui leur sont attachés; qui s'est doté des quatre disciplines formant la science de Brahman (BrahmaVidya); qui s'est libéré de tout désir, en pensée, en parole et en action, comme de tout désir latent (vasana) et de toute réponse aux sollicitations; qui est dénué d'inimitié, demeure paisible et maître de lui – quand un tel ascète entreprend une méditation continue sur l'Atman, afin d'entrer dans l'étape ultime du renoncement, celle du Cygne suprême (ParamaHamsa), et renonce même à son corps de son vivant, c'est alors qu'un tel être est libéré de toute renaissance. Oui, il est libéré ! » Ainsi s'achève la première instruction spirituelle (upadesha) de cette Upanishad. . . . (Upanishad de 40 pages).
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