Un yogi, près d'un étang de lotus – Illustration d'un manuel de Yoga, XVIIIème siècle.
UPANISHADS DU YOGA
Amrita Nada Upanishad
Upanishad sur le son subtil de l'Immortalité
Vingt-et-unième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Krishna Yajur Véda et classée comme Upanishad du Yoga.
Cette Upanishad présente une approche nouvelle des moyens de libération, qui s'émancipe des contraintes habituelles. Les textes et la méditation sur les Écritures doivent être dépassés, et la méditation sur le Om doit se concentrer essentiellement sur la réverbération finale, qui symbolise Brahman. Le yoga se concentre sur six membres, ne retenant que les cinq derniers membres selon Patanjali, consacrés à la méditation, et leur ajoutant Tarka, la réflexion logique. Le travail sur l'énergie vitale est brièvement esquissé, les centres subtils sont présentés simplement, et l'Upanishad enseigne une voie rapide, où la libération est atteignable en six mois.
Le texte sanskrit de cette Upanishad présente des passages douteux, qui ont été diversement corrigés par les sanskritistes. D'où des variations de sens assez importantes en certains endroits entre les diverses traductions (c'est la version de P. Deussen qui m'a paru la plus intéressante). Ces points douteux portent sur des détails de méthode de ce yoga si particulier. Mais les versions et les traductions étant si différentes les unes des autres, je donne donc cette traduction comme une proposition – parmi d'autres – de restitution d'un texte que personne ne connaît vraiment. Cela dit, toutes les traductions-interprétations (dans le cas d'un passage douteux ou lacunaire) sont en général conformes à l'esprit du yoga.
Om ! Puisse-t-Il nous protéger tous deux !
Puisse-t-Il nous nourrir tous deux !
Puissions-nous travailler conjointement avec une grande énergie,
Que notre étude soit vigoureuse et porte fruit;
Que nous ne nous disputions pas, et que nous ne haïssions personne !
Om ! Que la Paix soit en moi !
Que la Paix gagne mon environnement !
Que la Paix soit en les forces qui agissent sur moi !
. . .
3. Mais le char (du Om) n'est utile
Que tant qu'il roule sur la voie;
Arrivé à la fin de la voie praticable,
Il faut abandonner le char et poursuivre à pied.*
* La métaphore du char du Om et de la voie praticable est tout à fait similaire à celle du radeau et de la traversée vers l'autre rive, dans les enseignements bouddhistes : on abandonne le radeau si l'on veut poursuivre le voyage dans l'inconnu de la nouvelle contrée, celle de la réalisation accomplie.
4. Abandonnant les lettres (matra), les symboles (linga) et les versets (pada),
Conservant uniquement la nasalisation silencieuse du M,
On parvient au séjour subtil,
Où règnent silence et invisibilité.
. . .
16. L'investigation qui ne va pas à l'encontre
De la doctrine révélée, voilà ce qu'on appelle la réflexion claire.
Cette identification à la vérité atteinte, objet de méditation perpétuelle,
Voilà ce qu'on appelle l'absorption méditative.
. . .
30. Avec cinq unités sonores, on devient semblable à la terre;
Avec quatre, semblable à l'eau;
Avec trois, semblable au feu;
Avec deux, semblable à l'air;
31. Avec une unité sonore, on devient semblable à l'espace éthéré (akasha);
Il faut cependant continuer à méditer sur la demi-unité (ardha matra),
Et réaliser la jonction du mental à l'Atman;
Alors l'Atman demeure en lui-même et médite sur lui-même.
. . . (Upanishad de 6 pages).
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