Ascète se reposant près du temple de Kali, Calcutta, 1944.
Photo de Frank Bond - Digital South Asia Library
UPANISHADS DU RENONCEMENT
Jabala Upanishad
Upanishad du Sage Jabala
Treizième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Shukla Yajur Véda et classée comme Upanishad du Renoncement.
Compilée par le sage Jabala, cette Upanishad résume cinq dialogues instructifs entre le sage Yajnavalkya et divers chercheurs spirituels: ainsi, à Brihaspati, le précepteur des dieux, sera dévoilée la notion d'Avimukta, pouvoir rédempteur de Shiva ancré dans le périmètre sacré de certains ghats de Bénarès, mais aussi dans l'espace inter-sourcilier, où le dieu ouvre le troisième œil de ses fidèles... puis le mantra Satarudriya est recommandé. C'est ensuite les principes du renoncement (sannasya) qui sont subtilement réinterprétés, avec prééminence des sacrifices par le feu (ou l'eau) comme introduction et finalisation du sannyasa. En clôture, une effusion lyrique sur la nature des Cygnes suprêmes, ParamaHamsas, ces grandes âmes parfaitement réalisées.
Om ! Cela est plénitude, ceci est plénitude;
De la plénitude, naît la plénitude.
Quand la plénitude est extraite de la plénitude,
Ce qui reste est plénitude, indéniablement.
Om ! Que la paix soit en moi !
Que la paix gagne mon environnement !
Que la paix soit en les forces qui agissent sur moi !
I. Brihaspati, le précepteur des dieux, demanda au sage Yajnavalkya : « Révèle-moi celui des sites sacrés (tirthas) qui s'approche le plus du Kurukshetra, où les dieux accomplissent des sacrifices à leurs semblables, et qui est le siège de Brahman, résidant en tout être vivant. » Yajnavalkya répondit : « En vérité, Avimukta (le lieu “qui n'est jamais abandonné”) est le véritable champ de bataille, le Kurukshetra, le lieu où les dieux accomplissent des sacrifices à leurs semblables, le siège où Brahman réside en tout être vivant.
Où qu'il aille, l'ascète errant (Parivrajaka) doit se dire : Ici, en vérité, est l'authentique Kurukshetra, le lieu où les dieux accomplissent des sacrifices à leurs semblables et le siège de Brahman qui réside en tout être vivant. Car lorsque les souffles vitaux quittent le mourant, c'est ici que Rudra lui confie le mantra de la Traversée (Taraka mantra), en vertu duquel il acquiert l'immortalité et trouve sa délivrance dans la béatitude ultime. Aussi doit-on séjourner impérativement à Avimukta* et même ne jamais déserter ce lieu. » Brihaspati approuva la déclaration de Yajnavalkya : « Il en est bien ainsi, Yajnavalkya ! Oui, il en est bien ainsi ! »
* Avimukta signifie « non libéré, non désentravé » , mais aussi « qui n'est jamais abandonné ». C'est le deuxième sens qui prédomine largement chez les commentateurs hindous contemporains, appuyé sur une longue tradition : Avimukta est un quartier parmi les ghats sacrés de Bénarès, la ville de Shiva, il commence à Kedar Ghat et se termine à Trilochana Ghat, et c'est le plus sacré de tous les tirthas de l'Inde ! Aussi le dieu ne l'abandonnera-t-il jamais, pas même durant un pralaya, dit-on ! Par extension, Avimukta désigne également l'aspect rédempteur de Shiva.
Attention ! Tout au long de cette Upanishad, les deux sens d'Avimukta fusionnent, et il faut de plus y ajouter une troisième connotation, l'espace inter-sourcilier correspondant au troisième œil.
. . . (Upanishad de 4 pages).
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