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Vishnu apparaît au roi Muchukunda dans une grotte de l'Himalaya

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Jabala Darshana Upanishad

Upanishad de la Manifestation à Jabala

 

          Quatre-vingt-dixième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Sama Véda et classée comme Upanishad du Yoga.

          Dattatreya, le grand Avadhuta « balayé par le vent » (stade ultime de réalisation chez les renonçants), déjà rencontré dans l'Upanishad éponyme, enseigne ici au sage Sankriti les détails de la pratique authentique du yoga. La Dattatreya Upanishad, extrêmement succincte, ne donne aucune idée de la doctrine associée à Dattatreya, qui est magnifiquement illustrée par l'Avadhuta Gita, le Chant du Libéré. Mais ici, on entend directement et en détail l'enseignement de Dattatreya sur le yoga et ses huit membres.
          Cette Upanishad, tout en reprenant la présentation orthodoxe du yoga, nous invite à développer les notions que nous croyons parfaitement acquises jusque dans leurs implications les plus ultimes, nous incitant à cette liberté de pensée qui est typiquement celle de la non-dualité : « L'insensé et l'ignorant recherchent constamment leur dieu sur les lieux de pèlerinage, en faisant la charité, en murmurant des litanies, par des offrandes à (des idoles) de bois et de pierre, parce qu'ils n'ont pas réalisé que le Seigneur Shiva se trouve dans leur propre corps. » Cette superbe et fort instructive Upanishad est actuellement répandue sous une version très courte, qui résume les données préliminaires des sections V à X. Voici donc, à la place de l'enseignement abrégé en quatre pages, un texte de quinze pages, richement documenté sur la physiologie subtile et d'une lucidité quasi contemporaine sur le ritualisme qui n'ouvre pas à la pure intériorité et à la réalisation effective. On y retrouvera, dans la dixième et dernière section, la fameuse formule « Je ne suis ni le corps ni le souffle de vie, ni les organes sensoriels ni le mental, je suis l'Atman suprême, dont la forme authentique est Shiva, et j'existe éternellement en tant que témoin. »

 

Om ! Que mes membres et mon discours, souffle, yeux, oreilles, vitalité
Ainsi que tous mes sens, se développent en force.
Toute existence est le Brahman des Upanishads.
Que jamais je ne renie Brahman, ni que Brahman me renie.
Qu'il n'y ait jamais aucun reniement:
Qu'il n'y ait jamais aucun reniement, en tout cas de ma part.
Puissent les vertus que proclament les Upanishads devenir miennes,
Moi qui suis dévoué à l'Atman; puissent ces vertus résider en moi.

Om ! Que la paix soit en moi !
Que la paix gagne mon environnement !
Que la paix soit en les forces qui agissent sur moi !

 

             . . .

SECTION X

          Je vais maintenant te parler de l'absorption unitive (samadhi), qui détruit les maux que sont la naissance et la mort. Le Samadhi, c'est l'état caractérisé par l'apparition de cette sagesse avec attributs qui fonde l'expérience de l'identité de l'âme individuelle (jivatman) et de l'Atman suprême.
          L'Atman est éternel, immortel, omniprésent et dénué de toute imperfection. Bien qu'il soit un, il apparaît comme diversifié en multitudes de créatures et objets, par le pouvoir de l'illusion (Maya). En réalité, il n'y a aucune différence essentielle entre tous ceux-ci. De ce fait, seule la non-dualité (advaita) est réelle. Il n'existe rien de tel que l'illusion ou le monde. Parce que l'éther est désigné par deux noms, Ghatakasha (l'espace éthéré du pot) et Mathakasha (l'éther du bâton à feu ou l'espace de la cellule de l'ermite), les ignorants considèrent que l'Atman possède deux formes, l'âme individuelle et Ishvara, le Seigneur. Je ne suis ni le corps ni le souffle de vie, ni les organes sensoriels ni le mental, je suis l'Atman suprême, dont la forme authentique est Shiva, et j'existe éternellement en tant que témoin. Ô grand sage ! Seule la sagesse avec attributs qui s'identifie à ceci constitue l'absorption unitive.
          Je suis Ishvara le suprême, je ne suis pas l'âme incarnée enchainée à ce monde. Aucune existence de quoi que ce soit de différent de moi n'est jamais demeuré (longtemps), à aucun moment. Comme l'écume et la vague finissent par rejoindre l'océan, ce monde est né de moi et finira par se fondre en moi. La volonté créatrice qui a manifesté ce monde n'est pas distincte de moi. Aucune existence séparée pour ce monde et cette illusion, ils ne sont rien d'autre que moi.
          Dès lors que l'on perçoit cet Atman suprême comme étant son propre soi, on parvient à l'union absolue (kaivalya) à cet Atman suprême, on réalise l'immortalité.

          . . . (Upanishad de 14 pages).

 

 

                                                                                                                                                                                                
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