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Yogi pratiquant l'asana Machendra - Illustration d'un manuel de Yoga, XVIIIème siècle
UPANISHADS DU YOGA
Shandilya Upanishad
Upanishad du Sage Shandilya
Cinquante-huitième Upanishad du canon Muktika, appartenant à l'Atharva Véda et classée comme Upanishad du Yoga.
Shandilya : « Celui de la pleine Lune » - Le Sage (Rishi) Sandilya, fils du Sage Asita et petit-fils du Sage Kashyapa, fut le fondateur de la lignée spirituelle des Shandilyas. On le rencontre dans le Bhagavata Purana, où il arbitre certaines disputes philosophiques entre le roi Parikshit et le roi Vajranabha . Cette Upanishad lui est personnellement attribuée. Cf. la doctrine de Shandilya, Chandogya Upanishad, III-xiv-1 à 4.
Le sage Atharvan enseigne au sage Shandilya l'Ashtamga Yoga (les 8 membres constitutifs du Yoga), ainsi que Brahma Vidya, la science de Brahman. Avec une précision anatomique rigoureuse, la Shandilya Upanishad décrit le parcours des quatorze Nadis principales, par lesquelles doit opérer le contrôle du souffle et du mental. Comme toujours, l'accent est mis autant sur les exercices respiratoires et les techniques de méditation que sur les techniques de maîtrise transcendante de la conscience, mais là aussi cette Upanishad se singularise par sa précision technique. De même, la présentation des huit principales postures et des techniques de constriction et de sceau (bandhas et mudras), est menée avec clarté, ces dernières toujours en étroite relation à la phase respiratoire adéquate. À plusieurs reprises, des différences plus ou moins notables apparaissent avec les techniques contemporaines du même nom : j'ai suivi strictement le texte de l'Upanishad, libre au lecteur pratiquant du yoga de modifier ou non ses habitudes.
Après un long premier chapitre qui couvre tous les aspects fondamentaux du yoga, deux brefs chapitres traitent de la science de Brahman, et aboutissent à un éloge de Dattatreya, l'un des avatars secondaires de Vishnu, et l'incarnation de la Trinité divine.
Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice;
Puissions-nous voir de nos propres yeux ce qui est propice,
Ô vous, dignes de vénération !
Puissions-nous jouir de notre vie jusqu'au terme alloué par les dieux,
Leur adressant des louanges, avec notre corps bien ferme sur ses membres.
Qu'Indra le glorieux nous bénisse !
Que Surya l'omniscient nous bénisse !
Que Garuda, le tonnerre qui foudroie le mal, nous bénisse !
Que Brihaspati nous octroie le bien-être !
Om ! Que la paix soit en moi !
Que la paix gagne mon environnement !
Que la paix soit en les forces qui agissent sur moi !
Adhyaya I - Chapitre I
1. Shandilya fit au Sage Atharvan la requête suivante : « Je t'en prie, parle-moi des huit membres du Yoga, car il est la voie pour parvenir à l'Atman. »
Atharvan répondit : « Les huit membres du Yoga sont : Yama, Niyama, Asana, Pranayama, Pratyahara, Dharana, Dhyana et Samadhi. Les restrictions (yama) sont de dix sortes, de même que les injonctions (niyama). Il y a huit postures majeures (asanas). Le contrôle du souffle (pranayama) est de trois sortes; l'intériorisation des sens (pratyahara) est de cinq sortes, de même que la concentration (dharana). La contemplation (dhyana) est de deux sortes, et l'absorption extatique (samadhi) ne se présente que sous une seule forme.
Sous le terme de Yama, sont comprises les dix restrictions suivantes : Ahimsa, Satya, Asteya, Brahmacharya, Daya, Arjava, Kshama, Dhriti, Mitahara et Shaucha. La non-violence (ahimsa) est le refus de causer la moindre souffrance à tout être vivant et à tout moment, que ce soit en pensée, en parole ou en action. La sincérité (satya) est l'expression de la vérité qui mène au bien-être de toutes les créatures, que ce soit en pensée, en parole ou en action. L'abstention de vol (asteya) est le refus de convoiter les biens d'autrui, que ce soit en pensée, en parole ou en action. La continence (brahmacharya) est le refus de tout acte sexuel, en tout lieu et en toutes circonstances, que ce soit en pensée, en parole ou en action. La bonté (daya) est la compassion étendue à toutes les créatures et en tout lieu. La droiture (arjava) consiste à préserver son équanimité, que ce soit en pensée, en parole ou en action, qu'il s'agisse d'accomplir ou de s'abstenir d'actes, que ceux-ci soient requis ou prohibés. L'indulgence (kshama) consiste à supporter patiemment les événements, qu'ils soient agréables ou déplaisants, que ce soit une louange ou un coup. La fermeté d'âme (dhriti) consiste à garder un esprit impassible en période de gain ou de perte financière, ou en perdant un proche. La sobriété alimentaire (mitahara) consiste à se nourrir de mets gras et doux, un quart de l'estomac demeurant vide. La pureté (shaucha) est de deux sortes : extérieure et intérieure. La pureté extérieure consiste à nettoyer son corps au moyen de terre (argile ou sable) et d'eau, l'intérieure consiste à purifier son mental. Cette dernière ne peut s'obtenir que par l'étude du Soi (adhyatma vidya).
. . . (Upanishad de 14 pages).
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