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UPANISHADS DU YOGA Advaya Taraka Upanishad L'Upanishad de la Traversée vers l'Unique
Cinquante-troisième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Shukla Yajur Véda et classée comme Upanishad du Yoga. Taraka, la Traversée et le Libérateur, s'applique le plus souvent à un certain Mantra murmuré à l'oreille de celui qui meurt à Bénarès par le dieu Shiva, lui assurant une libération immédiate, mais se réfère aussi au mantra absolu, le OM, qui est par essence le mantra libérateur. Ici, c'est Brahman qui est le “Libérateur”, celui qui assure la Traversée vers Cela, l'absolu (cf. verset 3). Mais pour parvenir à ce stade, une maîtrise yoguique est requise, car l'aspect visuel de la méditation dont il est ici question constitue en soi une voie. Le Yoga de la Traversée, Taraka Yoga, est ici expliqué avec minutie et clarté.
Om ! Cela est plénitude, ceci est plénitude; Om ! Que la paix soit en moi !
8. Ce yoga de la Traversée se divise en deux étapes, la première qui est la traversée et la seconde qui mène à la réalité au-delà du mental. Comme dit l'ancien adage « Ce yoga de la Traversée doit être considéré comme double, une étape initiale et une ultime : l'étape initiale doit consister en cette traversée, la réalité au-delà du mental étant celle qui lui succède. » . . . 10. Duelle est cette traversée : la traversée sans forme et la traversée avec forme. Celle qui s'achève toujours accompagnée d'impressions sensorielles est avec forme. Celle qui transcende l'espace inter-sourcilier est sans forme. Dans les deux cas, il s'agit de déterminer le sens spirituel (y compris d'une impression sensorielle), et il est souhaitable d'y procéder avec un mental tenu sous le joug. De même, c'est par le yoga de la Traversée, par la vision de ce qui demeure au-delà des sens, par la maîtrise du mental et dans l'espace intermédiaire*, que l'adepte atteint l'Existence-Conscience-Félicité absolues, nature innée de Brahman. À ce point, Brahman se manifeste sous la forme illusoire d'une lumière blanche, perçue par l'œil à l'aide du mental intériorisé. C'est aussi de cette manière qu'est réalisée la traversée sans forme. L'akasha du cœur (dahara) et les phénomènes lumineux connexes deviennent perceptibles à l'œil grâce au mental sous le joug. Car le processus de perception, tant extérieure qu'intérieure, est étroitement corrélé à l'interdépendance du mental et de l'œil, et c'est uniquement par l'union du mental, de l'œil et de l'Atman que la perception spirituelle peut opérer. Donc le mental tenu sous le joug de la vision intérieure apparaît indispensable à la réalisation de la traversée.
. . . (Upanishad de 4 pages).
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