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Devi aux quatre bras, au-dessus de Shiva prosterné UPANISHADS DE SHAKTI Annapurna Upanishad Upanishad d'Annapurna, la Dispensatrice de nourriture
Soixante-dixième Upanishad du canon Muktika, appartenant à l'Atharva Véda et classée comme Upanishad de Shakti. Cette Upanishad donne une riche et complexe présentation de la Déesse sous son aspect éminemment bienveillant : la Pourvoyeuse généreuse de nourriture est aussi la pourvoyeuse de l'émancipation intégralement accomplie. Et c'est le sage Ribhu qui enseigne au sage Nidagha la doctrine dont lui fit don la Devi (déesse) Annapurna, répartie en 5 chapitres. Chap. I : Pour atteindre à une connaissance de Brahman particulièrement prééminente, le mantra aux 27 syllabes de la Déesse doit être impérativement pratiqué. Celle-ci accorde un darshan (apparition) à son fidèle et lui accorde un vœu. Et c'est la quintuple essence de l'illusion (avidya générée par Maya) qui nous est expliquée... Tout au long de son parcours, cette Upanishad va mêler habilement, parfois poétiquement, expériences personnelles très concrètes et points d'analyse philosophique assez pointus. C'est au Samadhi le plus accompli – donc vécu au plus intime de l'expérience concrète – que nous mène finalement ce premier chapitre.
Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice; Om ! Que la paix soit en moi !
CHAPITRE I I-1-2. Le roi des yogis, Nidagha, se prosterna de tout son long aux pieds de Ribhu, ce connaisseur de Brahman particulièrement prééminent. Après s'être relevé, l'ascète s'enquit respectueusement : « Enseigne-moi la vérité sur l'Atman : quelle sorte d'adoration as-tu pratiquée, ô brahmane, pour avoir atteint ce stade de réalisation ? I-3-7. Oui, enseigne-moi cette science auguste qui accorde la souveraineté dans l'empire des émancipés. — Tu as fait la bonne démarche, Nidagha ! Écoute donc la science éternelle, dont seule la connaissance t'assurera la libération de ton vivant (jivanmukti). Logée dans le Om qui enveloppe la racine des phénomènes, Brahman, soutenant la syllabe Aim qui symbolise la félicité éternelle, la syllabe Hrim qui symbolise l'émancipation totale du sans-support, la syllabe Sauh qui symbolise la renommée aux multiples ruisseaux, la syllabe Srim qui symbolise le gouvernement du monde, la syllabe Klim qui symbolise MahaLakshmi, dont l'extrême beauté suscite le désir immédiat, voici la divine Annapurna, qui procure l'épanouissement à l'humanité. C'est elle que j'implore, au moyen de la célèbre incantation aux 27 syllabes, quintessence que cultivent des foules de femmes ascètes. . . . CHAPITRE IV . . . IV-32. Dans ce corps, résident deux oiseaux compagnons, répondant aux noms de Jiva et d'Ishvara. De ces deux, le Jiva se nourrit des fruits de l'action, mais non le vénérable Seigneur. IV-33. Solitaire en sa qualité de Témoin (sakshi), vierge de toute participation, le vénérable Seigneur brille de sa propre lumière. C'est à travers l'écran de l'illusion que fut projetée la distinction entre ces deux (compagnons). Car l'Esprit est autre que les formes créées; mais du fait que jamais il ne diminue, l'Esprit n'est en rien différent de tout le créé*.
IV-34. Du fait que l'unicité de l'Esprit ne peut se dévoiler qu'au moyen du raisonnement et de la connaissance adéquats, une fois que cette unicité a été saisie dans sa totalité, il n'est plus de souffrance et plus d'illusions. IV-35. Possédant la certitude “Je suis le substrat de l'univers tout entier, je suis l'infrangible Vérité et Connaissance”, le sage a acquis la capacité de dissoudre toute souffrance. . . . CHAPITRE V . . . V-22. Lorsque le mental, qui guidait les sens non régénérés, cesse de fonctionner face à l'autre réalité immaculée, à la conscience omnipénétrante qui demeure telle qu'en elle-même, alors c'est l'Intelligence de Brahman qui est le “Je suis”. V-23. Après avoir banni toutes les vaines spéculations, curiosités, et véhémences des sentiments, prends refuge en l'Atman, qui est l'intellect pur. V-24. C'est ainsi que les êtres intelligents, dans la plénitude de leur savoir, dans leur équanimité, avec leur esprit libre de tout attachement, n'applaudissent ni ne condamnent la vie et la mort. V-25-26. Ô brahmane, le souffle vital est doté d'un pouvoir de vibration sans fin, et il se meut en permanence. Dans ce corps, en tous ses coins et recoins, le souffle ascendant (inspir) se tient dans la partie supérieure; le souffle descendant (expir), bien que similaire à l'ascendant, se tient dans la partie inférieure. . . . (Upanishad de 27 pages).
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