|
UPANISHADS MAJEURES Kena Upanishad
Deuxième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Sama Véda et classée comme Upanishad majeure. La Kena tire son nom de l'interrogation initiale au shloka 1 : Kena-ishitam, "par qui dirigé... par qui voulu...?" Elle provient du Brahmana Talava-karas du Sama Véda, et Shankara, qui l'a commentée à deux reprises, s'y réfère comme Talavakara Upanishad. Partant de la recherche du véritable agent derrière les opérations de la nature et les sens de l'homme, l'Upanishad démontre que tout pouvoir à l'œuvre, en la nature comme en l'homme, est celui de Brahman. Mais Brahman est-il vraiment connaissable ? Il faut le réaliser, y pensant en permanence, afin de parvenir à l'immortalité après sa mort. Dans cette Upanishad très ancienne, les concepts-clés de méditation, de yoga, de libération de son vivant, etc. n'apparaissent pas. Mais l'essentiel du Jnana Yoga est déjà là, exprimé avec force et beauté. Aussi cette Upanishad est-elle toujours l'une des plus estimées, des plus lues et des plus traduites !
Om ! Que mes membres et mon discours, souffle, yeux, oreilles, vitalité Om ! Que la paix soit en moi !
I-1. Om ! Par qui la pensée (manas) a-t-elle été envoyée voleter de-ci de-là ? Par qui attelé au départ, le souffle vital (prana) erre-t-il de-ci de-là ? Qui émet les paroles que nous prononçons ? Qui est-il, cet Être lumineux (deva) qui attelle l'œil et l'oreille (aux objets qu'ils captent) ? I-2. Il est l'oreille de l'oreille, la pensée de la pensée, la parole de la parole, le souffle du souffle, et le regard du regard. le sage se libère (de l'identification aux sens) et, lorsqu'il quitte ce monde, devient immortel. I-3. L'œil ne peut parvenir jusque là, ni la parole, ni la pensée. Nous ne connaissons pas Cela (Tat) et ne comprenons pas comment on peut nous l'enseigner. Car Cela est différent du connu, mais est aussi au-delà de l'inconnu. Voilà ce que les Voyants (Rishis) nous ont enseigné à son sujet. I-4. Cela qui n'est pas exprimable par la parole, mais par quoi la parole peut être exprimée, Cela seul, connais-le comme Brahman, et non ce que la parole vénère (ou exprime). I-5. Cela qui n'est pas pensable par la pensée, mais par quoi la pensée peut être élaborée, Cela seul, connais-le comme Brahman, et non ce que la pensée vénère (ou pense). . . . (Upanishad de 4 pages).
|