Bahram Gur libérant un homme avalé par un dragon – Illustration du Shahnamah
UPANISHADS DU YOGA
Kshurika Upanishad
Upanishad de l'arme qui tranche
Trente-et-unième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Krishna Yajur Véda et classée comme Upanishad du Yoga.
Kshura : couteau affilé, rasoir; churika : couteau sacrificiel, poignard, glaive, épée.
L'image – forte – est celle d'une arme affilée, qui tranche promptement et radicalement. Ni couteau (usage culinaire), ni rasoir (usage corporel), mais plutôt arme, en affinité au symbolisme du glaive ou de l'épée de la sagesse, adopté par le bouddhisme Mahayana, qui transmet la même nécessité de trancher au vif des attachements qui entravent le disciple sur la voie ascendante.
Cette Upanishad est probablement très ancienne, car la méthode, complète et originale, qu'elle propose pour parvenir à la libération, ne contient aucune description élaborée de l'anatomie subtile et des chakras, ni analyse approfondie du Pranava Om et de sa portée métaphysique. Elle ne propose pas plus d'analyse critique du mental, mais d'emblée le présente comme l'arme propre à trancher les liens qu'il tisse pourtant lui-même avec le corps physique et les sens qui l'animent.
Om ! Puisse-t-Il nous protéger tous deux !
Puisse-t-Il nous nourrir tous deux !
Puissions-nous travailler conjointement avec une grande énergie,
Que notre étude soit vigoureuse et porte fruit;
Que nous ne nous disputions pas, et que nous ne haïssions personne.
Om ! Que la Paix soit en moi !
Que la Paix gagne mon environnement !
Que la Paix soit en les forces qui agissent sur moi !
. . .
9. Mais c'est la très subtile et délicate artère blanche (Ida) que le yogi doit utiliser. Ainsi qu'une araignée courant sur le fil qu'elle a créé par sa salive*, le yogi doit faire circuler son souffle au milieu de cet ensemble d'artères subtiles.
* L'exemple de l'araignée montre bien que c'est le yogi qui crée au moyen de son souffle dirigé le parcours subtil, tant le pouvoir du souffle est dynamique et influe sur le système physique.
10. Le principe psychique (purusha) demeure en ce lieu auguste, non loin du nombril, appelé par le Védanta le ténu (dahara) ou la fleur de lotus (pundarika)*. Cette région est étagée comme (les pétales d') un lotus rouge.
* C'est bien de la région du cœur (anahata chakra) qu'il s'agit.
11. C'est en pénétrant à l'intérieur (de ce lotus) que le souffle emplit la gorge en stimulant tous les nerfs subtils. Il faut alors saisir l'arme tranchante qu'est le mental (manas) et son secret, qui est sacrée et où demeure la sagesse (buddhi)
. . . (Upanishad de 3 pages).
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