ShriDevi, Vishnu et Bhudevi, bronzes du XIème siècle
UPANISHADS DE SHAKTI
Saubhagya Lakshmi Upanishad
Upanishad de Lakshmi, qui donne chance et prospérité
Cent-cinquième Upanishad du canon Muktika, appartenant au Rig Véda et classée comme Upanishad de Shakti.
Lakshmi, couleur d'or, déesse de la beauté, de la chance et de la richesse, est toujours associée au lotus, sa fleur emblématique. Épouse de Vishnu, elle l'accompagna dans chacune de ses avatars, et “descendit” elle aussi sous diverses formes (Padma, la Femme-Lotus, Sita, le Sillon-de-la-Terre, Rukmini, l'amante de Krishna, Indira, Radieuse-comme-un-soleil, Kamalika, etc.; à la fin des âges, elle descendra avec Vishnu-Kalki pour accomplir la destruction du monde. Saubhagya Lakshmi, « qui pourvoit à un destin chanceux et prospère » est l'une des variantes au sein du groupe des huit Lakshmis (Ashta Lakshmi).
Dans cette Upanishad, le dieu Narayana, Seigneur suprême, donne ici trois enseignements aux dieux assemblés autour de lui, à commencer par le culte adéquat à rendre à Saubhagya Lakshmi, la Pourvoyeuse de richesses et d'abondance. Le culte tantrique de cet aspect de la Grande Déesse est brièvement abordé. Puis, c'est le Quatrième état, celui de l'éveil, qui est examiné, avec les pratiques de yoga qui y concourent. C'est donc un stade avancé de la réalisation qui est ici concerné, et les signes annonciateurs de l'éveil sont finement élucidés. Enfin, ce sont les centres subtils ou chakras, qui sont brièvement évoqués: ils sont neuf, car aux sept chakras bien connus, sont ajoutés deux chakras intermédiaires, non nommés (ne pas se laisser troubler par cette nouvelle nomenclature, qui semble contredire celle qui nous est devenue familière; l'essentiel est toujours sauvé, les énergies sont identiques, de même les buts et les modalités de développement.)
Om ! Que mon discours reflète et s'accorde à mon esprit,
Et que mon esprit reflète mon discours.
Ô l'Unique, radieux de ta propre splendeur, révèle-toi à moi !
Que tous deux, discours et esprit, vous me transmettiez le Véda.
Que tout ce que j'ai entendu ne quitte jamais mon esprit.
Je réunirai et comblerai la différence entre le jour et la nuit, grâce à cette étude.
Je prononcerai ce qui est verbalement véridique,
Je prononcerai ce qui est mentalement véridique.
Puisse ce Brahman me protéger;
Puisse-t-Il protéger celui qui parle et enseigne, puisse-t-Il me protéger;
Puisse-t-Il protéger celui qui parle – Puisse-t-Il protéger celui qui parle.
Om ! Que la paix soit en moi !
Que la paix gagne mon environnement !
Que la paix soit en les forces qui agissent sur moi !
. . .
II-1: Les dieux demandèrent alors au Seigneur : « Seigneur, expose à notre intention le principe qui est désigné par “la Quatrième ou dernière illusion (Maya)” ». Le Seigneur Narayana répondit : « Qu'il en soit ainsi !
Le yoga doit être connu par le yoga;
C'est à partir du yoga que le yoga se développe;
S'il est, grâce au yoga, toujours vigilant,
Ce yogi-là y puisera des délices sans fin.
* Turiya est le Quatrième état, mais ici il est vu du côté de la Déesse, la détentrice du pouvoir de Maya, il est donc associé à cette dernière. Faut-il en déduire que Turiya est lui aussi une illusion ? Dans la mesure où c'est Turiyatita, l'au-delà de Turiya, qui est l'unicité réalisée en Tat, Brahman, oui. Et dans la mesure où c'est ici la doctrine de la Maîtresse de l'Illusion, oui. Mais vu du côté de l'être humain, Turiya est une réalisation, indéniablement. Mais non l'ultime.
II-2: Vigilant, sans aucune torpeur, mangeant chichement,
La nourriture prise étant digérée pleinement,
Assis en posture confortable dans un endroit retiré,
Sans insectes qui le dérangent, à jamais libéré de tout désir...
Tel est le yogi en ascèse. De plus, il contrôle son souffle,
Et ne divague jamais hors du sentier de la pratique.
II-3: Emplissant sa bouche d'air, qu'il le fasse descendre lentement
Vers le siège de feu*, où il l'immobilisera.
Qu'il close avec six de ses doigts – les pouces d'abord –
Ses oreilles, ses yeux et ses narines;
C'est en empruntant cette voie
Que le yogi peut contempler la lumière intérieure,
Tout en gardant son esprit exclusivement absorbé
Par les diverses méditations sur le Om sacré.
. . . (Upanishad de 7 pages).
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