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UPANISHADS DU RENONCEMENT ParamaHamsa Parivrajaka Upanishad Upanishad de l'ascète devenu Cygne suprême
Soixante-sixième Upanishad du canon Muktika, appartenant à l'Atharva Véda et classée comme Upanishad du Renoncement. Le dieu Brahma apprend de son père, Vishnu-Narayana, les caractéristiques du Cygne suprême, l'ascète ParamaHamsa. La voie solennelle du renoncement est présentée dans tous ses détails. Il est surprenant d'apprendre ici que seul le deux-fois né est habilité aux sacrifices initiaux; les autres ont au choix divers modes de mort volontaire non violente, confiée aux soins du karma : combats guerriers, inanition, épuisement sur la route... le renoncement purement intérieur étant réservé aux grands malades ! Avant d'abandonner à tout jamais les rituels, il est néanmoins de rigueur d'accomplir certains sacrifices et de respecter certains “dé-gagements” préalablement à l'en-gagement. Notamment vis-à-vis des proches et de la communauté à laquelle on a appartenu.
Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice; Om ! Que la paix soit en moi !
3. Tout individu en bonne santé qui désire adopter la voie du renoncement et se trouve dans une étape de vie adéquate, devra s'engager en son for intérieur par une affirmation cérémonieuse de foi et de fidélité, et accomplir le sacrifice universel, Viraja Homa, qui le dépouillera de ses obligations. Il inhalera le feu rituel afin qu'il demeure symboliquement dans son être. Il transmettra à son fils sa compétence au plan des affaires et de la vie dans le monde, ses connaissances en Véda, ainsi que les quatorze moyens d'action (karana) sous son contrôle*. S'il n'a pas de fils, il en fera la transmission à un disciple. S'il n'a pas de disciple, il en fera la transmission à son propre Atman. Puis il méditera sur Brahman comme étant identique à son Atman, en prononçant “Je suis Brahman (Aham Brahmasmi), je suis le sacrifice”. La Mère des Védas, fondement de l'état de brahmane, incarnation de l'essence du savoir, il devra l'évoquer dans l'eau sacrificielle, tout en récitant les trois proclamations rituelles “Om bhur bhuvah svah” (vyahriti), puis il évoquera ces proclamations dans les trois lettres A, U, M du Pranava. Il avalera une gorgée de cette eau sacrificielle, avec recueillement, et procédera à la coupe de sa touffe sacrificielle, cassera d'un coup sec son cordon sacré, jettera son vêtement à terre ou au fil de l'eau. Nu, il récitera de nouveau les trois proclamations rituelles “Om bhur bhuvah svah”, avant de méditer sur la forme de son être; de nouveau, il récitera mentalement ou à voix haute le Pranava et les proclamations rituelles, en les séparant : “Om bhur ! Svaha !” “Om bhuvah ! Svaha !” “Om svah ! Svaha !” Enfin, il proclamera trois fois – à voix basse, à voix claire, puis à voix forte – la triple formule : “J'ai renoncé ! J'ai renoncé ! J'ai renoncé !”, méditera avec concentration sur le Pranava Om, puis lèvera sa main en déclarant “Que tous les êtres soient libérés de toute peur face à moi ! Svaha !” Il prendra la route vers le nord, en méditant sur le sens des grandes formules védiques, telles que “Aham Brahmasmi”, “Tat tvam asi”, et il s'avancera nu. C'est cela, entrer en renoncement.
. . . (Upanishad de 6 pages).
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